7.1.07

Réflexion et explication de mon projet photo: "fac industrielle"

L’université, comme une industrie en marche, une machine bouillonnante productrice de savoirs, une immense usine formant des êtres.
J’ai donc choisi de traiter les Universités de Nice Sophia Antipolis sous un angle industriel.

Un point de départ
Pourquoi ce thème ? Asseyez-vous sur le parvis de la Faculté de Lettres tôt le matin et restez-y toute la matinée. Contemplez ce flux de personnes qui entrent, sortent, stagnent. Admirez la massivité de l’architecture. Puis, arpentez les couloirs, les amphis, les toilettes, les parkings... Environ 9000 étudiants travaillent ici (et ce n’est que la fac de lettres). Je suis donc partie de ce constat : l’université ressemble à une usine dans son organisation comme, par certains aspects, dans son esthétique. Pour ma part, j’ai voulu mettre l’accent sur les éléments présents dans l’université mais qui pourtant semblent sortir tout droit d’un univers industriel.
Ma Démarche : la chasse à l’industriel
Un travail d’exploration avant tout. Armée de mon appareil photo numérique, j’ai farfouillé dans tous les recoins, y compris les parkings, les couloirs, les toilettes, les escaliers, les passerelles. J’ai scruté les plafonds, les façades, les murs, les sols à la recherche du moindre objet industriel. Je me suis frottée à la poussière, hissée sur des chaises bancales, allongée au raz du sol pour atteindre ces objets et pouvoir les photographier de près afin d’immerger complètement le « spectateur » dans cet univers industriel en enlevant tout indice du contexte. Un souvenir parmi tant d’autres : le parking poussiéreux et suffocant des enseignants (Fac de Lettres) où l’on trouve des éléments insoupçonnés, inimaginables (comme une sorte de baromètre encore en usage peut-être !). Je crois que c’est ce qui m’a le plus plu dans ce travail, j’aurai pu passer des heures à explorer.
Objectifs et méthodes
Dans cette chasse à l’industriel, j’avais en tête un objectif principal : répertorier les éléments industriels les plus significatifs pour former une sorte d’inventaire. Ainsi grâce à des techniques photographiques dont je me suis emparées, j’ai tenté de faire ressortir deux aspects : 1) mettre en valeur la matière des objets photographiés grâce au noir et blanc, au flash, et au gros plan et 2) donner un effet de mouvement renvoyant à une machine en marche, quelque fois prête à exploser grâce au floutage.
Inspirations photographiques
Lors de ce travail, je me suis informée également de ce qui avait été fait en la matière. J’en donc appris un peu plus sur Stéphane Couturier qui saisit avec un regard clinique, la ville en mutation (échafaudages, tuyaux, grues, câbles, etc) et montre l’usine comme une architecture industrielle patrimoniale. J’ai également consulté Edward Burtynsky qui, lui, photographie des paysages façonnés par l’homme et l’industrie. Enfin, les photographies d’Andreas Gursky qui sont très chargées à cause de la multiplicité du sujet (foule d’humains, des fenêtres ou autres objets à répétition). Les travaux de ces photographes ont contribué à ce que je trouve ma propre façon de photographier et ma vision sur le sujet « fac industrielle ».
Mise en page
J’ai utilisé un fond noir pour faire ressortir le flash des photos et le format A4 qui reste un format assez grand (et plus pratique pour l’impression !). J’ai choisi une mise en page plutôt simple : une photo seule sur la page droite (page gauche fond noir), en alternance avec une mise en page un peu plus originale : multiplication de photos pour donner l’impression d’une série, (un des composant du vocabulaire de l’usine), chemin de tuyau pour illustrer un peu mon parcours à travers tous ces éléments, déformations, etc. Cette mise en page appuie le fait que l’industrie est en mouvement, un mouvement toujours identique, répété, saccadé, ce qui peut amener à une sorte de folie , illustrée principalement par les baromètres déformés et les tuyaux assemblés de l’avant dernière page. J’ai d’ailleurs positionné ces photos vers la fin du dossier pour montrer la gradation.
Obstacles rencontrés sur ma route
Tout d’abord, il m’a été difficile de me fixer sur un sujet (il y a tant de thèmes à traiter sur les universités). Ensuite, j’ai mis un peu de temps à trouver « ma » façon de photographier. Et enfin, la sélection des photos pour le dossier n’a pas été évidente : certaines sont restées dans mon ordinateur car elles n’entraient pas dans les séries que j’ai pu définir : net / flou.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

bonjour,
votre sujet m'a intéressée et j'avais envie de voir vos photos, mais je n'y arrive pas ... Y'a-t-il un truc ?

d'autre part, je suis photographe amateur sur Valbonne et ça me ferait plaisir de discuter avec vous de photos.
venez voir mon site !